Les États-Unis, État raciste qui se moque d’Haïti

Ça m’a pris du temps pour comprendre le jeu du diable. Enfant, j’ai toujours pensé que les États-Unis étaient des anges, surtout, des amis du peuple haïtien. Logique, nos politiques n’arrêtent pas de scander partout: “les États-Unis est un pays ami!”. Ça n’en finit pas avec eux. On a fini par croire à leur histoire. Jusqu’à ce qu’on se rende compte que ce sont des traîtres sous payés/agents qui travaillent, pour la Maison Blanche, à maintenir la tête du peuple haïtien sous la boue.

Toute mon enfance a été bercée par ces héros américains : Superman, Captain America, entre autres. Je me réjouissais toujours de les voir victorieux à la fin du film. À chaque fois, ils sauvent et débarrassent les États-Unis d’un danger imminent. Et, ils sauvent le monde ! Il s’avère que c’était eux le danger qui m’empêchait d’apercevoir les vrais héros : Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe, Claire Heureuse, Toussaint Louverture, Boukman, Sanite Bélair…

Quelle que soit la tête du gars qui loge à la Maison Blanche, la politique envers les noirs ne change pas. La preuve, la famille Obama y a logé pendant huit longues années et l’agenda des Afro-Américains n’a pas bougé d’un iota. On a plutôt assisté tranquillement, en pleine rue de Minneapolis, au vu de tous, à l’étouffement crapuleux de George Floyd, par des policiers blancs et racistes.    

C’est à ce point si clair maintenant, comme de l’eau de roche, aux yeux du monde, que les États-Unis, avec sa belle et grande promesse de démocratie pour tous, ne sauve personne du danger qu’il représente lui-même pour les Haïtiens.

Prenons donc cette fameuse doctrine de Monroe, « l’Amérique aux Américains », dit-elle. C’est censé nous protéger des Européens, mais qui protège Haïti de cette doctrine, en l’occurrence, des États-Unis et sa politique impérialiste envers nous?    

On a été à ce point naïf de croire à l’amitié de ceux-là mêmes qui ont sauté sur la première occasion pour nous occuper, (1915 à 1934) militairement, politiquement, économiquement et culturellement. Ils ont tout détruit chez-nous jusqu’à notre dignité. Il faut croire que c’était le seul moyen qu’ils ont trouvé pour nous remercier d’avoir combattu à leur côté, à Savannah notamment, pour qu’ils obtiennent leur indépendance face à l’Angleterre.

J’ai donc grandi. Je ne regarde plus, et surtout, je ne crois plus aux fables qu’Hollywood raconte, nous faisant croire que les Américains sont des anges. Je vois surtout leur racisme. Je suis témoin de leur hypocrisie. Je suis témoin d’eux en train de fouetter, à cheval, mes sœurs et frères comme des bêtes sauvages, à Rio Grande, au Texas. En plein XXIème siècle. Je suis témoin des mauvais traitements qu’ils reçoivent sur leur territoire. Je suis témoin d’eux, en train de les déporter illégalement dans un pays qu’ils ont contribué par tous les moyens à rendre invivable. Comme au bon vieux temps leurs réflexes, de bon esclavagistes et racistes, ont fait surface. Sauf, comme on dit chez-moi, “c’était bien compter mal calculé”. Au XXIème siècle, le monde a des caméras qui traînent partout. Et, on sait que leurs excuses ne sont que façade, du vent.

Contrairement à ce qu’on peut imaginer, les Haïtiens n’aiment pas vivre ailleurs qu’en Haïti. Qui aime vivre loin de ses racines, de son histoire, de ses souvenirs et de son identité, comme des zombies. Haïti est le berceau de la liberté. Un paradis avec un climat parfait, un paysage magnifique, une histoire émouvante, des symboles et des personnages forts, une culture attirante et des richesses plein le sol. C’est surtout une patrie. La patrie de la liberté des bons-nègres, de l’homme.

Les États-Unis, ainsi que les reste du monde occidental, esclavagistes, impérialistes, racistes, néo esclavagistes et néo colonialistes; ne change jamais sa vision et de stratégie par rapport à l’homme du Sud. Dans l’objectif de nous maudire par tous leurs dieux et leur politique sordide, ils veut faire croire au monde entier que ce peuple noir n’aurait pas dû faire Vertière (1803), où des anciens esclaves, des hommes libres de Saint-Domingue ont battu l’armée française qui voulait leur maintenir dans l’esclavage, la plus puissante armée de l’époque et avec elle le symbole d’une civilisation barbare, esclavagiste, injuste et folle. Ils ne ratent jamais une occasion pour nous affaiblir, nous salir, nous humilier et nous aliéner pour nous maintenir loin de notre paradis. Ils veulent ternir l’image de nous, qu’on est le symbole de la liberté universelle et le symbole de leur honte éternelle.

Haïti est devenue invivable aujourd’hui. On y compte environ 106 gangs qui kidnappent, tuent et terrorisent le peuple quotidiennement. On tire sur tout ce qui bouge toute la sainte journée. Où trouve-t-on les armes et les munitions ? Haïti ne produit pas d’armes. Outre, en toute logique de la doctrine de Monroe, peut-on supposer que les États-Unis n’ont rien à voir avec ça ? Ou, ignorent-ils la provenance de ces armes et munitions ? Qui croirait à pareille histoire.   

Appui d’un État voyou

On aurait cru à une République sauvage voyant comment le peuple haïtien y est traité. Depuis des lustres, en Haïti, on a toujours eu affaire à des dirigeants voyous, complices d’ailleurs des États-Unis d’Amérique. Voilà ce dont il s’agit. Ils manigancent et coupent à ras de sol tout bougonnement de bien-être qui vise à améliorer la vie et l’avenir du peuple haïtien.

À travers leur démocratie, qui est une belle promesse en l’air, ils ont toujours fait en sorte que le peuple haïtien soit dirigé et représenté par des pourris, des médiocres, des corrompus, des avares capables de mieux servir leur agenda à eux, au lieu de l’agenda du peuple. Au point que le nouveau cyclone ou la nouvelle secousse qui secouera Haïti, comme d’habitude, ne fera que grossir la poche de ces dirigeants qui se précipiteront aussitôt vers la communauté internationale pour quémander au nom des victimes. L’État haïtien, depuis bien trop longtemps, est à ce point voyou que ma génération le soupçonne de prier les dieux pour provoquer le chaos dans le pays.

L’éminent Dr JFA, l’animateur du célèbre émission “Lumière sur le monde”, parle d’une génération de politiques traditionnels qu’il nous faut mettre bien profond dans le garage de l’histoire. Car, poursuit-il, “On ne fait pas du neuf avec du vieux.”. Surtout du “vieux” carrément pourri!

Parlant du vieux, il invite les Haïtiens à demander au gouvernement, gouvernement haïtien s’il y en a, de rompre toute relation avec le gouvernement américain. Car, selon lui, cette relation toxique n’est utile qu’aux intérêts des américains. Cet État raciste jusqu’à l’os, qui n’est en aucun cas l’ami de l’Haïtien et ce qu’il représente. Le monde libre.

Carlile Max Dominique Cérilia