4 juin 2020

Au Brésil, le match de la Covid-19

Pandemic, via filckr.com
Crédit photo : Marcelo

Le Brésil est la risée de la Covid-19. Pourtant, le pays est le géant de l’Amérique de sud ! Alors que d’autres pays du monde sortent stratégiquement du confinement, au pays de Pelé, le gouvernement semble avoir la tête chaude. La population affronte les décisions la peur au ventre, en se demandant si le gouvernement a vraiment tout fait pour maîtriser le virus !

Un dernier bilan vient de classer le Brésil quatrième pays du monde le plus touché par le Coronavirus, avec plus de trente milles décès. Au pays du foot, le match contre le coronavirus semble ardu, l’adversaire cherche à tenir le pays en échec.

Si l’on écoute l’avis du président d’extrême droite, Jair Messias Bolsonaro, la Covid-19 n’est qu’une grippette inoffensive. Il pense que les médias en font trop et qu’ils mettent en panique le pays qui veut rester confiné. Il est convaincu que le peuple doit reprendre travail coûte que coûte. Or, sortir et aller travailler, en temps de crise du coronavirus, ça tue ! À cause du virus, les Brésiliens meurent par milliers. Le président ferme donc les yeux sur cette réalité !

Pour passer de la parole aux actes, il multiplie les sorties publiques, visage nu, sans protection aucune, comme pour justifier sa grande théorie. Il dénonce une dictature de la Covid-19 que les gouverneurs des États tenteraient d’instaurer au Brésil. Selon lui (et ceux qui le suivent), cette stratégie de protection tuera l’économie du pays, déjà mal en point. Entre la santé de l’économie et celle de sa population, le président semble avoir fait son choix !

Crédit photo : Arlington County, via flickr

Le Coronavirus n’est pas un adversaire facile à mettre à genoux. Ce n’est pas une petite grippe saisonnière ! Les Brésiliens l’ont compris ! C’est d’ailleurs pour cela que les gouverneurs se méfient et prennent toutes les précautions. Ces derniers s’activent pour maintenir monsieur-le-virus sur haute surveillance. Ils veulent faire respecter les principes de sécurité : confinement, port de masque, etc.

Y’a pas qu’à la table du gouvernement brésilien qu’on se lance des verres à la figure. Dans la population aussi c’est compliqué. Vu le niveau de l’injustice sociale et les inégalités dans le pays, la situation est complexe.
D’un côté, dans les nombreuses « Favelas », où vivre est une lutte quotidienne, les populations tentent de respirer entre la pression du virus et les décisions politiques. Les autorités qui agissent en pleine bagarre-gouvernementale. Là, croyez-moi, on baigne dans le gradin, l’ambiance chauffe grave ! D’un autre côté, on trouve les chanceux. Ceux qui peuvent respecter le confinement, bien à l’abri. Ceux-là sont l’élite sociale. Ils sont propriétaires d’entreprise, ils manifestent dans leurs voitures de luxe, avec masque, pour exiger, à grand coup de klaxons : « On veut travailler ! ». À Curitiba, où je suis confiné pour l’instant, on a assisté à pareil spectacle de rue, je me souviens d’une grande manif le 27 mars dernier, entre autres.

Un homme en train de lire, même si confiné, quand même à l'abri de la Covid-19.
Covid-19 Routine (Stabilité)
Crédit photo : Micheal Coghlan

Y’a aussi, ceux qui ont de la chance de pouvoir travailler à la maison mais qui veulent déjà retrouver le confort de leur bureaux. Ceux à qui ça manque d’avoir une petite conversation avec un collègue autour d’ un café ou la pause de midi. Ceux à qui ça manque de prendre les transports en communs ou de patienter dans les embouteillages le vendredi soir. Ceux à qui il manque de passer une petite réunion de famille ou d’être entre amis le weekend… Mais là, on est coincés dans les cases VIP, celles où l’on se plaint d’être trop éloignés du jeu !

Finalement, j’observe cette période de crise comme un arbitre, curieux de voir qui va finir champion à la fin de la partie !

Carlile Max Dominique Cérilia

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